Ode à l'amour:

La fille des HLM

Petite fille vivant dans les HLM,
Elevée dans le manque d'amour et dans la haine.
A 15 ans, rentre pas le soir ;
Quand je la vois, je vois tous ces gens dans un miroir.

Elle ne rentre pas à sa maison
A la maison, y a un père qui la bat, une maman qui boit.
Si elle fume et prend de la poudre blanche
C'est au moins pour tenir jusqu'à dimanche.

C'est pour échapper à tout ça
Qu'elle se bat, qu'on se bat ;
Elle vend son ame et puis voilà
Pour échapper à tout ça.

Petite fille a un frère atteint de la leucémie
Pas de soin, trop d'oublis
Petit frère est parti.
Petite fille a hurlé, les parents n'ont rien dit.
Ses parents ne l'aiment pas,
Petite fille se renferme sur soi.
A 16 ans, morte en sautant du balcon
Petite fille a quitté la maison.

C'est pour échapper à tout ça
Qu'elle se bat, qu'on se bat ;
Elle vend son âme et puis voilà
Pour échaper à tout ça.

~ ~ ~

Si j'étais un oiseau



Si j'étais un oiseau,
J'étendrais mes ailes vers le monde
Et jusqu'au fin fond de l'univers,
J'étendrais la paix contre la misère.

Si j'étais une colombe,
Mon message de paix serait si évident
Qu'en le proclamant haut et fort,
Le monde supprimerait les bombes ;
Que la guerre, il n'y ait plus de mort,
Que du tout il n'y aurait de guerre,
Que plus j'aimais on ne connaisse la misère...

Ah ! Si j'étais un oiseau
Le monde serait plus beau.

~ ~ ~

Ils sont seuls dans leurs têtes

(pour les autistes)


Ils sont ce qu'ils sont.
Cette pensée a l'air bête
Mais pas pour ceux qui le sont.

Cette voix de l'intérieur,
Cette voix qui est la leur,
Volée, souillée, dépouillée
Vous pensez encore vous en moquer ?

Cette voix dans leur tête,
Cette raison d'être,
On leur a arraché,
Et vous vous en moquez...

Le monde va à sa désespération,
Sans leurs lois de la raison.
Volée, souillée, et dépouillée,
C'est pour vous cette pensée,
Cette pensée qui a l'air bête,
Pour tous ceux qui sont seuls dans leur tête.

~ ~ ~

La loi du bonheur



Nous pensons à nous-même,
Nous pensons à ceux qu'on aime.
Nous pensons au bonheur,
Nous pensons aux erreurs
Que commet la vie,
La vie de tous les jours.
Quelques instants aussi,
Tel un rayonnement d'amour
Qui transperce nos cœurs.
Ce rayonnement recherché,
Que l'on veut tous un jour trouver,
Cet extrême bonheur,
Existe-t-il pour chacun de nous ?
Nous qui sommes jaloux,
Nous qui pensons d'abord à soi,
Nous qui ne respectons pas la loi,
Du bonheur,
Tel des voleurs,
On l'arrache à ceux qui l'on trouvé.
On le vole, on le soumet,
Car quelque part,
On veut prouver notre existence,
A celle des autres. Ce n'est pas un hasard,
Car dans notre errance,
Cette errance de la vie,
Que l'on veut finir en aimant
L'amour, on le prend,
Et l'errance, on la finit.

Telle est notre loi du bonheur,
Réécrite selon notre humeur.

~ ~ ~

Le garçon du voisin



Le garçon du voisin,
A quelque chose de lointain.
Ces choses qui le font transporter,
Loin de l'humanité.
Et quand il ferme les yeux,
Il se retrouve dans un rêve merveilleux.
Il espère y rester toute sa vie,
Il préfère être là-bas qu'ici,
Mais à regrets,
A chaque fois, doit retourner
Loin des rêves qu'il aimait.
Dans la réalité,
Il n'y a rien d'amusant.
A 17 ans, il a déjà un enfant,
Dont il ne sait s'occuper.
Il est obligé d'en acheter,
Pour pouvoir enfin s'évader.

On le retrouva un jour,
Il était plongé dans des rêves, sans retour.
Allongé sur son lit,
Il regardait le plafond d'un air béat,
Comme s'il était au paradis.
Tristesse et douleur,
Il avait quitté
Sombres malheurs,
Il en était débarrassé.
Plongé dans un bonheur illusoire,
Il cherchait une échappatoire
A sa vie.
Il préférait être là-bas qu'ici.

Lulu (12 ans)

        

Copyright (ode à l'amour) © 2002-2005, tous droits réservés